Deux lièvres à la fois

Abyme / Atala / Pomies
du 29 septembre au 2 octobre 1993 Le sépulcre, Caen

Seconde tentative pour Abyme, D. Atala, E Pomies qui proposeront dans ce même lieu du Sépulcre, Caen un rendez-vous le temps de quatre jours, du 29 septembre au 2 octobre 93, autour des quatre éléments fondamentaux. Ils sont quatre : deux foix deux. Ils travaillent deux foix deux jours. Cela dure quatre jours

Stratification de danses, images, sons, installations :
- mercredi 29 septembre : la terre, de 21 h à 22 h
- jeudi 30 septembre : l'eau, de 21 h à 22 h
- vendredi 1er octobre : l'air, de 21 h à 22 h
- samedi 2octobre : le feu, de 19 h à 20 h
(fête des anges gardiens et vernissage)


Quatre propositions fois deux égale huit interventions. Celles-ci jouent sur l'occupation alternative de choeur et de l'abside, la nef étant l'entre-deux nécessaire. Deux lièvres à la fois, il s'agit de cela, d'interroger celui qui court après ces deux lièvres à la fois sachant qu'il n'aura ni l'un ni l'autre, d'interroger son désir, cette course qui le pousse à espérer, cette espérance qui le pousse à courir après deux lièvres à la fois. Dans le passage, la trace de ces deux lièvres qui courent à la fois, le témoin est invité à découvrir des formes dans ce passage même d'un matériau à l'autre, d'un lieu à l'autre. Dans l'interstice d'une sensibilité à l'autre. Le passage comme expérience esthétique, ligne de fuite où il peut se perdre comme il peut se retrouver à la fois.


ABYME DEUX LIEVRES A LA FOIS
Chorégraphie : Valérie Folliot
Scénographie : Philippe Colette
Costume : Elsa Rio
Remerciements à Frank Parisot, à Michèle Latini et aux nombreux artistes convoqués par la mémoire.


S'entame ainsi une réflexion sur la réflexion, (le reflet) et sur la valeur de la lumière, ("faire toute la lumière sur l'affaire..."), l'affaire des Eléments, l'affaire de l'Art, l'affaire des corps qui se déplace. Tentative de réinstaurer des hiérarchies d'espace de réception - différences des supports - à l'heure des transmissions issues des mnémotechnologies où la vitesse absolue est atteinte (vitesse de la lumière : 300 000 km/s.). Cette vitesse de la lumière qui abolit l'Espace et le Temps et où la nouvelle topologie électronique interdirait au temps de faire son chemin.
Installer le temps du parcours dans un lieu, le Sépulcre.


Le dispositif : des oeuvres d'art projetées sur une déambulation mentale dans l'esprit du Spectateur. Travail sur la mémoire et la suspension, qui est mise en déroute par les télé-technologies qui transforment non seulement notre rapport à l'univers contemporain, modifie notre corps, et de surcroît notre sensibilité à l'Art.
Autrement dit, il s'agit de réintroduire de l'Intervalle dans le temps et l'espace, marqué par la manière dont la lumière frappe les différents réceptacles physiques, et, en dernière instance, l'imagination de celui qui regarde.

                                                                                        Philippe Colette

Avec le soutien de la DRAC de Basse-Normandie, de la Ville de Caen, de l'Animation Culturelle de l'Université de Caen et de la FNAC de Caen.
 

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